Le visa iranien reste à ce jour l’un des plus difficiles à obtenir, la chose étant même impossible pour l’impudent globe-trotter qui s’essaierait à gratter à la porte d’une ambassade, quelle qu’elle soit, ou d’un poste frontière terrestre. Impossible, sauf ! au consulat de Trabzon, qui (allez savoir ?) n’a pas dû recevoir les dernières recommandations de Téhéran par La Poste, et ce depuis une demi douzaine d’années. Ce faisant, c’est sans doute le lieu de la byzantine Trébizonde qui accueille le plus de touristes… mais je m’abstiendrai de vous faire rêver à la description des murs ternes de bureaux administratifs quelconques.
Parce qu’on a mieux à se mettre sous la dent. En cheminant vers ce port antique, votre route vous mènera tout d’abord à Hattusa, la capitale Hittite, labellisée Unesco de nos jours. L’amateur de vieux cailloux qui sommeille en chacun de nous trépignera à l’idée de parcourir les ruines d’une civilisation qui traitait d’égale à égale avec le grand Ramsès II. Peine perdue de ce côté-ci, si les Hittites maniaient le sabre et l’arc avec habileté, ils étaient moins doués avec un marteau et une truelle ; résultat, il n’y plus grand chose qui dépasse le mètre cinquante de hauteur sur le site. Ces p’tits gars n’étaient pas totalement gauches non plus et l’étendue imposante des fondations de certains bâtiments laisse entrevoir la grandeur de celle qu’on surnommait “La Cité aux 100 Temples”. A quelques kilomètres de là, à Yazilikaya, se trouve d’ailleurs un temple où les antichambres étaient des galeries rocheuses naturelles, et dont les icônes en bas-reliefs ont donc miraculeusement traversé ces derniers 33 siècles pour laisser un ultime témoignage artistique.
On my scale: cheap country.
60£SYR = 1€
Visa (French citizen): 28$. If you can, and need it, buy a multi entrance visa in your own country before coming (not affordable at the border). You really don’t need to pay the extra 15 days tax they ask you. You will pay 500£SYR to get out Syria, but expect to pay an extra-backshish. You won’t get in with an Israeli stamp in your passport, or evidence you have been to Israel ; American citizens may encounter difficulties to obtain their visa at the border.
cigarettes: 50£SYR / 0.90 €.
sandwich: 25 to 75 £SYR / 0.45 to 1.20€.
tapas dinner (3 plates, of humus, French fries, falafel, salad or foul): 40 to 150 £SYR / 0.75 to 2.70€.
beer: 50 to 75£SYR / 0.90 € to 1.20€ There is at leass one liquor store per city, ask for it.
Internet cafe (1h): from 25£SYR (Der Ez Zur) to 100££SYR (Palmyra) / 0.45 to 1.80€.
Ankara n’est certainement pas la ville turque que l’on vous recommande pour son intérêt touristique. Pour les amateurs toutefois, la capitale turque est dotée de musées de très bonne facture, sans compter le mausolée d’Atatürk. Pour le reste, on repassera. Si la ville existe depuis l’empire Hittite, soit quelques millénaires avant notre ère, il n’y a pas de sites historiques d’un grand intérêt. Forte de seulement 30 000 résidents au début du 20ème siècle, l’héritière politique d’Istanbul a depuis lors connue une logique explosion de population ; résultat, la conurbation urbaine actuelle est moderne et sans grande âme.
Pourtant il serait inexact de croire que la métropole anatolienne doit être classée dans la liste des lieux “A éviter”, l’expérience est même assez enrichissante. Ce qui nous est donné à voir, à Ankara, c’est peut-être ? la Turquie de demain. Un tableau que l’on pourrait sans doute dépeindre à Istanbul, si les beautés de la ville ne poussaient pas (et on les comprend) la majorité des voyageurs à se cloîtrer dans Sultanahmet, ce quartier voué corps et âme à l’industrie touristique. Dans la cité kémaliste, les activités sont essentiellement estudiantines, économiques et diplomatiques.
Conséquence, si les tarifs y sont un peu chers, il y fait tout de même bon vivre. Restaurants et bars abondent aux abords de la Tunali et de Kizilay. Au Rastafari, concert reggae-ska des plus sympathiques. Sur les grandes artères, les enseignes des Decathlon et Mc Do succèdent aux Carrefour… on est vraiment dans une ville occidentale. L’économie tourne à plein régime même si elle s’appuie outrageusement sur le crédit : ici, on fait encore confiance aux banques. Il faut gravir les coteaux d’Ulus, le quartier populaire, pour voir quelques femmes en foulard et des commerces plus traditionnels. Mais la majorité de la ville est tournée vers l’Europe.
Le fleuve millénaire se jouant des frontières, je le retrouve donc en Turquie. Deux sites en particulier retiennent l’attention dans ce secteur, Urfa, la Ville des Prophètes, et les statues du Mont Nemrod.
J’ai dit Urfa ? J’aurais dû dire Şanliurfa, soit Urfa la Glorieuse. La ville s’est récupérée ce préfixe après quelques années à jalouser sa voisine d’Antep, devenue elle Ganziantep (“L’Héroïque”) lorsque 15 éclopés armés de fourches tinrent le siège de l’armée française en 1917, ce qui passa pour un exploit -personne n’avait dû les prévenir qu’au 20ème siècle la Grande Muette aurait sans doute perdu une guerre contre Andorre, une chance qu’ils n’aient pas attaqué !-.
Bref, au regard de son histoire, la cité méritait son nouveau patronyme, et puis on peut dire que c’est une habitude que d’en changer. Elle fut capitale latine sous celui d’Edesse au temps des Croisés, capitale araméenne sous celui d’Orhai au temps des romains, sans compter ses noms arménien, kurde, parthe ou nabatéen. Mais en général on l’appelle juste la Ville des Prophètes, car d’après la Bible (et consorts), elle en a vu, du beau monde. Adam et Eve, de passage, Noé reconstruisant ses premiers bleds, Abraham y naît, y grandit dans une cave, fracasse de l’idole à tire-larigot, tombe dans des lits de roses, transforme son bûcher en carpes et le roi Nemrod en carpette, avant que son lointain descendant Job n’y revienne pour s’enfermer dans une autre cave quelques hivers (une mode), et au sortir récupérer santé, femmes, enfants, moutons et richesse : jackpot. Autant les fables messianiques ont pour habitude d’être capillo-tractées, autant à Urfa on atteint des sommets.
As I was on my way to Jarablos, a border next to the Kurdish area, I was tricked by a classic traveler’s ambush: the bus driver who gives you as many “kwaïes, kwaïes*” you want to justify how he does understand your request, and then drives you directly to the other side of the country.
That’s how I’ve met Shafcat at the bus station of Aleppo. I was kind of lucky this day, cause I also learned that my border was closed… and asking myself what to do next. Shafcat invites me to join him on his way back to his village.
Sife Ali seats on the high lands surrounding the lake Al Assad. Fertile fields cover the sweet hills around a group of few houses and the school, delimited by dusty paths where you will only see motorcycles and tractors: the asphalted road is a few kilometers away. Arabic shepherd tents pop-up as they are following their flock, but almost everybody is Kurdish here. If they speak currently Averroes language, for English, it is very rare. Hopefully, young generation learn at least a few words, and Shafcat is fluent.
I slept to his family’s house. Khader, is father, have calloused hands of farmers, deep eyes and a permanent smile. Enough to communicate. Most of his children are gone now, married, or studying in Aleppo. He shares the home with his wife, younger son and daughter. A few chickens and three cows in the garden. Nothing rich, nothing poor. But a huge sense of hospitality, as his son.
Today, danse folklorique. Parce qu’au Kurdistan, on danse magnifiquement sur des musiques entrainantes.
Ah bah oui, comme j’arrive pas à écrire mon article sur les kurdes, voilà de quoi patienter :)
|Rush] [Enfin un bout, hein, la séquence originale proposant ce même bonheur pendant 12 fois plus de temps] [si si]