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Les gamines

2010 septembre 10
Lise & Jessica

J'admets de bon cœur que leur plastique change de mes jordaniens moustachus... (photo volée sans autorisation)

“Des gamines”, c’est ce qu’on se dit lorsqu’on en vient à aborder avec elles le programme des festivités de la semaine. Un double anniversaire. Deux fois 20 ans.

On a bien tort.

Je vais pas m’attarder sur ‘Comment j’ai croisé Jessica et Lise’, puisque comme d’hab’ depuis la création de ce blog, c’est l’hôtel qui aura été le théâtre de cet évènement. Faudrait que je revienne sur mes rencontres antérieures un de ces quatre…

Mais alors que j’évoluais en eaux troubles à Tel Aviv, citée noyée d’autochtones et de plagistes d’un intérêt très relatif, les filles m’auront offert une bouffée d’air frais salvatrice. Les conversations sont légères mais on perçoit que sur nombre de sujets -musique, ciné, voire geekisme-, mes interlocutrices ont une culture nettement plus solide que la mienne. On rigole. On parle du 18ème. On parle mecs. Très vite en fait, j’ai l’impression d’être entouré de copines en terrasse à Paris. Et tendance à me demander pourquoi diable je les aurais taxé de gamines ?


Qu’est ce que je foutais moi quand j’avais vingt ans ? Est-ce que j’ai bien changé, en quoi est-ce différent de cette époque ? Je mariolais en BTS, je partais avec les toulousaines au Maroc. Je communiquais, je voyageais, je buvais. Dis comme ça j’ai pas bougé d’un iota.

Alors bien sûr les visages qui m’encadrent ont changé. J’en ai plus à raconter pour amuser la galerie. J’ai fait des crêtes. Mais mis à part ces menus et subtils changements, au fond, ça n’a guère bougé, et je suis content d’avoir gardé l’âme de mes 20 berges. Ses qualités voire ses défauts rédhibitoires, à travailler, toujours. En vérité, il suffit de ce plonger dans ce bain de jouvence pour en prendre conscience.

Et tandis que FB me bombarde d’anniversaires de rentrée, à la lumière de cette dernière rencontre, je me disais que la plupart d’entre vous, parisiens & provinciaux qui m’entouriez, êtes victimes de cette même affliction. Contredisez-moi si je me trompe. Bande de gamines.

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Tel Aviv

2010 septembre 8
by doudou
Tel Aviv

Tombée d'rideau sur la Méditerranée

Il y a deux seringues dans le caniveau.

Et deux cartes : une rouge, avec une blonde, une jaune, avec une brune. Faîtes vous livrer vos putes à domicile. Fast food sexuel.

Tout est ‘fast’ à Tel Aviv. Immeubles flambants neufs sur plages noircies de joggeurs body buildés et de fillettes coquettes en maillots, longées d’artères droites parcourues de véhicules clinquants. Sous mes yeux un gamin conduit son scooter d’un bras, une planche de surf sous l’autre. Pensée jubilatoire à l’adresse du palmier qui, nul doute, croisera bientôt sa route.

Tout est faste à Tel Aviv*. Bars assourdissants, clubs exubérants, boîtes étourdissantes, et quelques néons qui vous clignotent “du sexe” “du sexe” et encore “du sexe” à longueur de nuits. Des drogues ? Pas en vitrine, mais presque.

Touristes français à tous les étals : c’est un Club Med à ciel ouvert. 24/24, 365/365. Une grosse cour de récrée pour les grands. Friqués, si possible.

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Hébron. Ville assiégée

2010 septembre 6
by doudou
Hebron

Checkpoint israélien dans une ruelle vidée de ses habitants

Mes pérégrinations en Terre Sainte ne pouvaient pas esquiver une escapade dans les Territoires Palestiniens Occupés (une appellation parmi tant d’autres. Toutes très connotées).

Hébron est plus que Ramallah, Jéricho ou Naplouse une ville qui porte en elle les stigmates du conflit.


Le Mur. C’est le Premier Cercle d’un enfer que Dante n’aurait pas renié. Haut, inhumain, hérissé de barbelés. Cette balafre grisâtre semble cacher aux yeux du monde les reclus qui vivent dans cette prison à ciel ouvert. Enfermés dans quelques kilomètres carrés.

le Mur

Vue du Mur. Du côté palestinien, il est tagué de messages d'espoir.

Isla n’a pas 20 ans et il sera mon guide dans Hébron. Il fait partie de ces quelques familles qui ont pu conserver leurs maisons dans la colonie israélienne de la ville, et peut donc me montrer les deux côtés. A la rentrée, il reprendra son job. Il emmène les enfants de la petite école au checkpoint, et inversement. L’établissement est  dans la colonie. read more…

…Zalem

2010 septembre 2
Pélerins à Jérusalem

Les pèlerins traînent leur croix...

Je vous ai fait l’article il y a quelques jours de Jérusalem la cosmopolite. Et comme promis, aujourd’hui, un peu d’anthropologie. De haut vol : je suis un très mauvais anthropologue.

Au premier abord on est séduit par cette ville et son ambiance. Mais lorsqu’on gratte un petit peu la surface, on est rapidement un peu déçu. Jérusalem n’est pas une ville de rencontres : le tourisme y est tellement omniprésent que les locaux ne vous voient bien souvent que comme un portefeuille ambulant. En conversant un petit peu, les langues se délient, et on appréhende un poil mieux le quotidien des communautés juives et arabes, si proches, et si hermétiques. Nombre d’arabes vous reprendront au mot d’ « Israël », et lui préféreront le mot « Palestine ». Plutôt choqués par les mœurs occidentaux de leurs voisins hébraïques, ils en connaissent néanmoins la langue. Ce qui sera réciproquement le cas d’une part non négligeable des résidents juifs de Jérusalem, un effort que leurs congénères de Tel-Aviv ne fournissent que rarement. Il n’y a pas systématiquement, dans les paroles échangées, de haine profonde à l’égard de la communauté adjacente (encore que). Plutôt de la méfiance, et une certaine résignation subie à devoir supporter son prochain, et ses coutumes.


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Jéru…

2010 août 29

Jéru

Jérusalem. Cette ville m’a tellement étonnée, au premier abord, que je me suis décidé à y consacrer deux fois plus de temps que prévu. Et deux fois plus d’articles. Je voudrais d’abord me consacrer à la ville en elle-même, avant de revenir sur ses habitants.

Avant tout, il vous faut entrer en Israël, et par la frontière terrestre, c’est déjà une épreuve en soit. Plusieurs heures d’attente sont à anticiper aux rares points de passage depuis la Jordanie, seule frontière “ouverte”, avec l’Egypte. Des gamins de 20 ans, bob, chemise hawaïenne, lunettes de soleil et Famas en bandoulière vous dirigent vers des douaniers pas plus âgés, qui, tout sourire, vont vérifier vos intentions, et votre parcours. Si celui-ci vous a vu transiter par un pays ennemi, et ils ne manquent pas, vous ne couperez pas à la séance d’interrogatoire, deux dans mon cas. Et si vous passez votre test avec succès, vous n’êtes pas pour autant tiré d’affaire : il vous faut maintenant obtenir un visa sur une feuille volante. Car si les israéliens ont la bonté d’âme de vous laisser entrer chez eux après avoir séjourné en Syrie, ou en Iran, il n’y a nul principe de réciprocité. Vous pouvez donc demander à ce que votre passeport ne soit pas tamponné, mais cette requête est aléatoire : le douanier israélien sait très bien pourquoi vous la lui adressez… Dès lors, vous jouez le reste du voyage à pile ou face, car on vous confisque votre précieux passeport pour aller le tamponner en arrière boutique. J’ai été chanceux. Le couple d’autrichiens voyageant avec moi, moins : un visa sur le passeport, un autre sur feuille volante. Humour juif ? : si vous voyagez en groupe, l’un des visas sera systématiquement tamponné, les autres non [légende urbaine].


Passé ce calvaire*, vous voici à Jérusalem.

Les hôtels cheap se trouvant dans la vieille ville, vous avez dès la porte de Damas franchie, un aperçu de la mosaïque que vous foulerez du pied. Les hautes murailles de la vieille ville concentrent dans un périmètre ridiculement petit (allez, 20 / 25 minutes à pattes dans sa plus grande longueur) tout ce que le Moyen Orient compte de croyances religieuses. read more…

Peacefull Madaba…

2010 août 26

Carte de Madaba

Madaba, ce n’est certainement pas la ville jordanienne dont vous avez eu le plus ouïe dire…

Pourtant, il y en a des choses à voir, à Madaba, et autour. La ville, communauté chrétienne, est surtout connue pour abriter l’une des plus vieilles cartes du monde, sous la forme d’une mosaïque, qui dépeint tous les lieux bibliques de la vallée du Jourdain. Peu en dehors de la ville, le Mont Nebo, où la légende voudrait que Moïse soit mort, en voyant Jérusalem et la terre promise, mais sans pouvoir y foutre les pieds. 110 ans qu’il aurait eu le bonhomme. Pas de pot. L’humour divin est un poil cynique parfois.Mais joli tableau final, avec vue sur la Vallée du Jourdain, Canaan, et le désert jordanien.

C’est un bon spot pour aller faire un saut à la Mer Morte, l’alternative étant des resorts luxueux qui coûtent les yeux de la tête. C’est rigolo la Mer Morte. 2 minutes. Faut savoir qu’une mer vivante, ou semi-vivante (comme la Méditerranée), je trouve ça déjà chiant au bout d’un bon quart d’heure. La Mer Morte vous permet de  vous prendre pour un flotteur, soit. Mais c’est surtout une sorte de gros lac poisseux, aucunes vaguelettes, une eau plus chaude que le bain des enfants à la piscine municipale, et plus corrosive, mettez la tête sous l’eau ou passez-vous la main sur le visage, et vous avez une chance sur deux de perdre définitivement l’usage de la vue. Personne pour jouer au ballon et les bikinis locaux sont proches du costume trois pièces. Lucky me de m’être trouvé quelques compagnons de plage en faisant du stop, sinon on s’ennuie ferme.

Le Parc Naturel de Wadi Mujib, à quelques encablures, est nettement plus sympa. Et si vous êtes un inconditionnel du personnage, vous avez toujours l’endroit où Jésus se serait fait baptiser.De quoi s’occuper sans peine.


Mais surtout Madaba c’est une parenthèse de calme dans mon trip jordanien.

Loin de l’agitation d’Amman, ou des sempiternelles sollicitations de Petra, à milles lieux sans doute du spot pour plongeurs et plagistes qu’est Aqaba (j’ai pas eu le courage d’y aller quand même), on se sent au frais à Madaba.

On parle enfin aux gens. Au routier irakien qui vous propose le gîte, à grands renforts de gestes. A l’employé du magasin qui déserte son poste, qui prend sa caisse et vous montre un bout de son pays. Au guide qui vous prend en stop, et, chose rare, ne vous demandera même pas un sou. Au tenancier de l’épicerie, qui, en plein ramadan, vous vend des bières sous le manteau, dans le secret de son arrière boutique.

Et que dire de ce mec qui vous dit qu’il ne déteste même pas Israël, qu’il est content qu’une paix fragile se soit installée ? (une première !)

Alors du coup on prolonge, une nuit, deux nuits, trois nuits de plus. Sans s’en rendre compte. Et c’est tout ce qu’on aime.

The lost girl

2010 août 25

@ Wadi Mujib waterfalls

I’ve met Machteld at the Abbasi Palace Hotel, in Haman. She was traveling since a few weeks: Transiberian, Beijing, and fleeing a bad experience in Thailand. She just spend her birthday alone, the previous day, in Dubai airport, and was expecting to join a friend of her in Tel-Aviv – which wasn’t here in fact -. We spent good time drinking unreasonable expensive beers for her 26 years old on this evening, and the next one… and another one.

What was she doing in Jordan? Close to be short of money? Hesitating to go in this, or this place? (we just share a one-day-trip to Wadi Mujib Nature Reserve)


Machteld was a good student, she just escape her last boring trainee experience in her native country, Netherland, and an anticipated-as-boring-job as a legal expert. Not a big fan of all the old stones stuff, she is traveling to encounter persons, foreign cultures. And so she does, well, with her ability to speak about everything, her open mind, her French basis, and an empathic personality.

She doesn’t allow herself to take time to rest. Time to feel? Time to waste. Always thinking about next move.

She left as suddenly as she comes, four days after discovering Amman.

I don’t doubt she’ll find her way, at home. I just hope she’ll do fast.


I don’t know well yet what I’m expecting of my own travel. By her side, I have learned that I’ll may go home without finding my own answers.

Who does? Who cares? What’s the point?, just don’t give a shit: enjoy the time you can spend traveling.