De retour / I’m back
(English below)
Certains lecteurs* se sont émus et injustement inquiétés du long silence qui s’est soudainement abattu sur cet espace, auparavant crédité relativement aléatoirement de doux billets où se mêlaient joyeusement inepties de haut vol, humour potache, et informations d’un intérêt douteux sur des pays l’étant tout autant. Le tout généralement agrémenté de clichés dignes de mon séjour scolaire de découverte géologique, en 5ème, safari minéral caractérisé (déjà) par mon incapacité à fixer sur la pellicule d’un kodak jetable les sauvages troupeaux d’éclats de roches volcaniques qui paissent paisiblement dans les campagnes auvergnates.
De retour, sur les rives de l’Allier, du coup. Soit. Loin, me direz-vous, de l’ambition démesurée dont je faisais l’étalage il y a quelques mois et qui devait m’emmener jusqu’aux abords de la Baie d’Along -abords qui ne valent de toute façon pas, paraît-il, ceux du Lac d’Aydat-. Diable. Diantre. Pourquoi ?
Bon, je sors de taule, en Iran.
Lorsque j’abordais dans mon « Hello World » les galères de voyageurs auxquelles j’escomptais me frotter, je ne m’imaginais guère pouvoir un jour vous narrer une mésaventure d’une telle ampleur. Chanceux que je suis, me voilà riche d’un épisode que peu de routards pourront jamais se targuer de vous conter.
« Il l’a fait exprès ? ». Certes non, même si une demi-douzaine de représentants de l’ordre iranien(s) [notez qu'avec ou sans ce "s", le sens change, la formule reste juste] s’interrogent encore à ce sujet, tant la démonstration de stupidité dont je suis l’auteur mériterait de rejoindre dans les manuels d’Histoire le tacticien ayant appuyé l’idée de la Campagne de Russie napoléonienne, l’inventeur du radar automatique, le Père Fondateur de Pompéi (« Oh ! Quelle jolie vallée ! ») ou le grammairien théorisant la concordance des temps alors qu’il avait connaissance de l’existence du plus-que parfait du subjonctif : c’est peu dire.
« Il l’a bien cherché ! ». J’admets que les contrées choisies par mes soins n’ont que peu de points communs avec la Belgique ou le Tyrol, surtout le Tyrol du Nord. L’occasion de rappeler, pour ceux qui en douteraient, que l’Iran, et dans une moindre mesure, le Kurdistan irakien, sont des destinations qui ne s’adressent qu’aux voyageurs chevronnés et prudents, et qui, si vous vous considérez comme tel, méritent un détour par le site des Conseils aux Voyageurs des Affaires Étrangères. Souvent taxé d’alarmiste, par les 95% de ressortissants pour qui le séjour perse se déroule sans anicroche, et d’encourager à exercer l’art de la baroude dans une poignée de pays européens sécurisés et onéreux dont le Bas-Rhin, il délivre des avertissements que vous aurez tout loisir de méditer depuis cet appartement d’une extrême fraîcheur, dans lequel on n’est jamais incommodé par le soleil gracieusement fourni par les Gardiens de la Révolution (Candide, Voltaire, c’est pas parce qu’on est taulard qu’on a pas lu). Mais donc, sans « l’avoir cherché » particulièrement, je me suis retrouvé derrière les barreaux. Une habitude diront certains proches qui remonte certes à bien avant mon voyage et dont j’étais déjà coutumier en Hexagone.
« En parlant d’endroit jamais incommodé par le soleil… ». Non. Je vous rassure, mon intégrité physique n’a même pas été menacé, et la liste des MST que je véhicule à travers le monde et que je conserverai, si vous le voulez bien, à ma discrétion, n’a pas été rallongée par cette aventure. C’est tout juste si l’acronyme « DTC », que je ne vous ferais pas l’insulte de développer, risque de hanter longtemps mes récits iraniens.
De retour, aussi et surtout, online. Ma voix porte de nouveau sur les réseaux sociaux, pour le plus grand bonheur des amateurs de Belles Lettres. Argh. Ce premier post sera bien sûr suivi de petits comptes-rendus de mon mois au pays des aryens (« Iran »). Surtout et je vous rassure, le voyage reprendra prochainement au pays de Gandhi ; une appellation qui par ailleurs fait déjà résonner aux oreilles des enfants des années 80 les paroles de la mélodie infernale du générique « au Pays de Candy » qui pourrira sans nul doute le reste de votre dure journée de bureau, et celle de vos collègues.
C’est plein de cette certitude et quelque part vengé -sur vous- des vicissitudes arbitraires dont ce monde m’accabla que je vous laisse, en vous donnant donc rendez-vous très prochainement. En ces pages.
Bisou, bonne année,
Doudou
Au pays de Candy
Comme dans tous les pays
On s’amuse on pleure on rit
Il y a des méchants et des gentils
Et pour sortir des moments difficiles
Avoir des amis c’est très utile
… (espérons qu’un Iran libre érige cette chanson au statut d’hymne national)
* aussi surprenant que cela puisse paraître, ce blog a des lecteurs. Pas loin d’un demi millier de personnes meublent mensuellement leur ennui au bureau par sa lecture discrète, ou y échouent par quelque hasard malencontreux dont seuls les concepteurs d’algorithmes pour moteur de recherche ont le secret – concepteurs inconnus cristallisant les malédictions appuyées de ceux d’entre vous qui aboutirent ici suite aux requêtes « roux sorcieres », « pute à domicile », ou « drogue à Tel Aviv » -. (vous vous doutez bien que je ne remets ces mots clés que pour booster plus encore mon référencement)
L’occasion pour moi de les, de vous remercier (ndlr: mes lecteurs)
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Ok, I am back. In France.
It wasn’t exactly what was planed, so for those of you which are not able to understand anything in French, and asked themself what exactly was happening on my facebook, I just spent the first 15 days of 2011 in jail, in Iran. Mostly cause I am stupid, as I will explain soon, but also cause iranian authorities is not exactly the most comprehensive and reliable system on Earth.
But well, I’m back. Online.
Which means that 1., the nightmare is over, 2., I am not traumatised Ad Vitam Eternam (and here I am asking myself if you do use/know a few latin words in English ??!? -> means « for my whole life »), and 3., I will be back on the road, soon.
Sorry for this long silence on this tiny space. Be sure that I am very happy to have the opportunity (again) to show how bad are French people in English, I will demonstrate my incredible skills in it as soon as possible.
Kiss you, see you soon
Doudou
(btw, doudoul means « dick » in farsi, so don’t use this nickname in Iran anymore)
Mouahaha, alinéa 7 ! Non, enfin, euh, je suis bien contente que ce volcan d’Auvergne là n’ait point fait l’objet d’un tourisme malvenu (hum, la classe internationale, je m’en rends bien compte).
Bon m’enfin, tu vas nous expliquer comment t’as atterri dans une geôle iranienne ? Teasing de malade, là !
Ou comment le fils prodigue se retrouve chez papa maman, avec sacrifice du mouton, débouchage de champagne et tout le toutim. Vivement qu’il reparte !
Je note que tu n’as pas mis à jour ta carte « mon parcours surligné dans un rose pâle superbe », n’oublies pas de tracer une ligne « Tehran » -> « Clermont-Ferrand » … :)
C’est clair qu’on attend la suite!
Ca fait quelques mois que je tanne mon copain pour aller en Iran, alors je crois que je vais me passer de lui faire lire ton aventure pour le coup… Peut etre devrais-je me contenter de l’Ouzbékistan?
En attendant, largue ta comm! je veux tout savoir
@Missrose @Karo : Sorry, jusqu’à présent j’ai manqué de temps pour penser à produire un *bel* article :). Ca vient. La semaine pro je dirais :).
@Karo : faisez gaffe effectivement. L’ambassade de France en Iran ne recommande pas le tourisme, et on les comprends… D’autre part être en rapport avec moi pourrait ne pas aider, les autorités iraniennes ayant eu la main sur mes mails et mon FB pendant 15 jours. Ce qui ne veut pas forcément dire grand chose, mais ça créée un risque supplémentaire, d’après mes interlocuteurs post-emprisonnement. Si tu y vas, mets toi en relation avec l’ambassade de France avant, je t’enverrais leurs coordonnées… Tiens moi au jus.
@Hug : Mauvais esprit !! :) :) :) Une étape fr dont je ne me vanterais plus par ici, sois en sûr.
L’essentiel étant que tu sois revenu entier :) Et ça, c’est quand même une putain de bonne nouvelle.
Oui, j’en suis le premier ravi :)
Content que tu sois sain (quoique) et sauf. Finalement pour les touristes, la taule en Iran c’est un peu le Bed & Breakfast local. Mais comment diable as-tu fait ton affaire ?
Oui là j’ai tapé dans le « typique » sans le vouloir…
Je vais développer les détails today, ou demain !
whoa! crazy, funny, excellent! i am glad that you are ok, and that you have this story to tell. fuck the autocrats, man! x
(yeah, I spent 8hours in front of Supreme Guide’s villa with a T-shirt « F*** islam » just in order to bring you such an impressive article) (but keep it secret) x x
How are things man ? Wet ?